Shaykh Al Albânî débattant avec un adepte de la célébration du mawlid (partie 2)

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Shaykh Al Albânî : Si nous disons qu’ils le connaissaient, dès lors pourquoi ne l’ont-ils pas mis en pratique ? Sommes-nous plus proches d’Allâh ? Pourquoi pas un seul adorateur parmi eux, pas un seul savant parmi eux, pas un seul pieux n’a fait l’erreur de célébrer ce « bien » ? T’a-t-il frappé que ce bien n’a été acté par aucun d’entre eux ? Jamais ! Et on parle de millions de personnes ! Ils étaient plus savants, plus vertueux et rapprochés davantage d’Allâh que nous. Il me semble que tu dois connaitre la parole du Messager ﷺ disant « n’insultez pas mes compagnons. Par Celui qui détient l’âme de Mohammad entre Ses Mains, si l’un d’entre vous donnait en aumône l’équivalent du mont uhud en or, cela n’équivaudrait même pas à une poignée (d’aumônes) ni une demi-poignée de l’un d’entre eux. ». As-tu vu la distinction qu’il a opéré entre nous et eux ? Car eux ont combattu dans le sentier d’Allâh, et avec le messager d’Allâh, et ils ont pris de lui la science comme elle fut révélée dans sa fraicheur, sans tous ces nombreux intermédiaires que nous avons entre nous et lui ﷺ, comme il ﷺ a d’ailleurs fait allusion à ce même sens dans le hadîth authentique : « celui désirant réciter le Qur’ân comme il fut révélé dans sa fraîcheur(« ghadan tariyan »), qu’il le récite selon la récitation d’Ibn Um ‘Abd », à savoir AbdouLlâh ibn Mas’oud. Et l’expression « ghadan tariyan » signifiant fraîche, nouvelle.

Il nous est impossible de concevoir que ces pieux prédécesseurs, et à leur tête les nobles compagnons, aient pu ignorer un bien qui nous rapprocherait davantage d’Allâh et que nous, nous puissions en avoir connaissance. Mais, si nous disons qu’ils en avaient connaissance, tout comme nous en avons connaissance, il nous est alors impossible de concevoir qu’ils aient pu négliger d’œuvrer par ce bien. J’espère que ce point autour duquel j’ai gravité t’est désormais plus limpide ine shâ’a Allâh.

L’adepte : toutes les louanges reviennent de droit à Allâh.

Shaykh Al Albânî : qu’Allâh te récompense en bien. Il y a là un autre point. Il existe de nombreux ahâdîths et versets exposant que l’Islâm est parachevé. Et je pense que tu connais également cette réalité et que tu y crois. Et qu’il n’existe aucune différence entre un savant, un étudiant en sciences et une personne du commun concernant cette réalité, à savoir que l’Islâm est parachevé, qu’il n’est pas comme la religion des juifs et des chrétiens qui chaque jour comporte changement et altération. Je te mentionnerai, à titre d’exemple, sa Parole Tabâraka wa Ta’âlà :{aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islâm comme religion pour vous} (trad relat). 

Dès lors, une question se pose, et il s’agit d’une autre voie pour convaincre les gens que ce mawlid n’est pas un bien. Il s’agit d’une autre façon, différente de celle initialement amenée, à savoir que si c’était un bien, les pieux prédécesseurs en auraient eu connaissance, alors qu’ils sont plus savants que nous et plus dévots que nous. Si ce mawlid était un bien, il ferait partie de l’Islam. Nous disons donc : nous tous, parmi ceux condamnant ce mawlid et ceux l’approuvant, sommes-nous en accord, comme nous l’avions été précédemment en disant que ce mawlid n’existait pas au temps du Messager – nous sommes toujours d’accord sur ce point n’est-ce pas ? Bien, sommes-nous maintenant d’accords à dire que si mawlid était un bien, il ferait partie de l’Islâm et dans le cas contraire, il n’en ferait pas partie ?

Le jour où ce verset du Qur’ân fut révélé {aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islâm comme religion pour vous} (trad relat), il n’y avait à ce moment-là aucun mawlid prophétique de célébré. Il ferait alors partie de la religion selon toi ? Je souhaite que tu sois franc avec moi, et ne pense que je fasse partie des mashâykhs qui font taire les étudiants en sciences ou les profanes en leur disant « tais-toi, tu n’as pas étudié, tu ne sais pas ». Non, prends tes aises, c’est comme si tu t’adressais à une personne comme toi et moindre que toi en âge et science. Sois totalement à l’aise. Si tu n’es pas convaincu, dis-moi « je ne suis pas convaincu ». Si ce mawlid était du bien, il serait donc compris dans l’Islâm. Dans le cas contraire, il ne le serait pas. Comme nous étions d’accords que ce « bien » n’existait pas le jour où fut révélé ce verset, il est dès lors évident qu’il ne fait en rien partie de l’Islâm.  Et mes propos-ci sont confirmés par les propos de l’imâm Mâlik l’imâm de dâr al hijra (Médine), qui a dit : « celui qui a innové dans l’Islâm une innovation (…) », et il a juste dit une seule innovation, non plusieurs !, « celui qui a innové dans l’Islâm une innovation qu’il voit comme bonne aura certes prétendu que Mohammad a trahi le message de la prophétie ». C’est là une chose très dangereuse : celui qui a innové dans l’Islâm une innovation qu’il voit, qu’il considère comme bonne aura certes prétendu que Mohammad ﷺ a trahi le message de la prophétie. L’imâm Mâlik fut interrogé : « et quelle est dont la preuve ô imâm ? ». Il répondit : « lisez la Parole d’Allâh Tabâraka wa Ta’âlà {aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islâm comme religion pour vous} » (trad relat). La conclusion de ses propos devrait être écrite en lettres d’or ; il dit : « ce qui ce jour-là ne faisait pas partie de la religion ne saurait en faire partie aujourd’hui ». Quand a-t-il prononcé ces paroles ? Durant le deuxième siècle après la hijra, un des siècles reconnu pour sa valeur. Que penser alors du 14ème ou du 15ème siècle (hégirien) ? Donc « ce qui ce jour-là ne faisait pas partie de la religion ne saurait en faire partie aujourd’hui » : cette parole doit être écrite en lettres d’or. Malheureusement, nous sommes inattentifs au Livre d’Allâh, au hadîth du messager d’Allâh ﷺ et aux paroles des imâms que nous prétendons prendre comme exemple… oh loin de là nous sommes ! La distance qui sépare notre exemple de leur exemple est comme celle qui sépare l’est de l’ouest. Cet imâm de dâr al hijra a dit, en une langue arabe claire : « ce qui ce jour-là ne faisait pas partie de la religion ne saurait en faire partie aujourd’hui ».

Aujourd’hui, célébrer la naissance du noble Prophète est considéré comme religion. Sans quoi, il n’existerait pas cette controverse entre les savants qui s’attachent à la sunna et les savants qui défendent l’innovation. Comment cela pourrait-il faire partie de la religion alors qu’il n’existait pas au temps du Messager ni au temps des compagnons ni au temps des tabi’înes ni au temps des atba’ t-tâbi’ines ? L’imâm Mâlik faisait partie des atba’ t-tâbi’ines, il fait partie de ceux qui sont inclus dans (le hadîth) « les meilleurs gens sont ceux de ma génération, puis ceux qui les suivent puis ceux qui les suivent ». L’imâm Mâlik y est donc compris, lui qui a dit « ce qui ce jour-là (…) », le jour où ce verset {aujourd’hui, J’ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous Mon bienfait. Et J’agrée l’Islâm comme religion pour vous} » (trad relat) fut révélé, « (…) ne faisait pas partie de la religion ne saurait en faire partie aujourd’hui ». Il a également dit comme conclusion « et rien ne réformera les derniers de cette communauté si ce n’est ce qui réforma les premiers d’entre elle ».

de 12min30 jusqu’à 20min46

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