Réfutation aux croyances des ash’arîs sur le Qur’ân

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Shaykh As Souhaymî : Ils ont tenu un certain discours, à savoir qu’ils ne sont d’accords ni avec la parole des gens de la sunna ni avec celle des mu’tazilas. Mais au final, leurs paroles reviennent à celles des mu’tazilas, allant jusqu’à prononcer des choses étranges et étonnantes. Et les ash’aryas les ont prises d’Ibn Kullâb, Abû Mohammed AbdiLlâh Ibn Kullâb, celui qui attesta à Allâh sept Attributs et interpréta les autres. Et même ces sept qu’il a attesté, il le fit via une méthode qui n’est pas celle des gens de la sunna. Par exemple, ils disent pour la vue, qu’il s’agit de la perception de ce qui est visible ; et pour l’ouïe, la perception de ce qui est audible ; et pour la parole d’Allâh, ils disent qu’il s’agit d’une parole interne subsistante en Allâh, c’est-à-dire qu’Allâh ne parle pas, mais qu’on exprime Sa parole interne. Donc si cette parole interne est citée en arabe, on la nomme Qur’ân, si c’est en syriaque, on la nomme Evangile et si c’est en hébreu, on la nomme Thora. Ils font pitié ! Qui donc exprimerait la parole interne d’Allâh ? Est-ce Jibril ou notre Prophète Mohammad ﷺ ou qui alors ? C’est une parole que n’admettra pas quiconque possèderait une poignée de raison. Et malgré tout, beaucoup d’entre eux prétendent qu’il s’agit là de transcender Allâh (ne pas Le faire ressembler à Ses créatures) afin que nous ne pensions pas qu’Il possède une langue, deux lèvres, des dents, un œsophage, une gorge, des cordes vocales, de la salive et ainsi de suite.

Ô mon frère, d’où as-tu tirées toutes ces calamités ? Dis plutôt : Allâh a parlé par des paroles qui conviennent à Sa Magnificence et Sa Grandeur. Et délaisse ces mécanismes, tu n’adoreras pas Allâh en disant qu’Il ne s’exprime qu’avec tel et tel moyen. Mais plutôt dis : « Il parle quand Il veut, s’Il veut, de la façon qu’Il veut, avec ce qu’Il veut ». Avec cette méthode, tu seras épargné de tout blâme et de tous problèmes. Mais si tu lâches les rênes à ton âme, tu te retrouveras dans les chimères des gens de la rhétorique et tu y tomberas, et alors tu iras vers le reniement des attributs ou vers leur interprétation différente de celle de la voie de notre Prophète ﷺ.

Bien ô ash’arîs, j’implore à Allâh de vous guider, pourquoi dites-vous qu’Allâh s’exprime par une parole interne uniquement ? Quelle est votre preuve ? Le Qur’ân ? La sunna ? Un récit des pieux prédécesseurs, selon les compagnons et ceux qui les ont suivis ? Rien de tout cela n’existe pas ! Et c’est ainsi que les gens du faux argumentent toujours avec du faux. Et rappelez-moi de vous raconter une histoire qui s’est passée à la mosquée du Prophète, un homme m’a argumenté un raisonnement au sujet des mythes et des adorateurs de tombes, à l’aide de vers poétiques. On en parlera à la fin du cours ine shâ’a Allâh.

Je dis : quelle est votre preuve ô ashâriya ? J’implore Allâh de vous guider et de vous ramener à la vérité ! Ils ont dit « notre preuve est un vers tiré d’un poème ». Quel est donc ce vers ? Ils disent « la parole est certes dans le cœur et la langue a été rendue preuve de la parole», d’Al Akhtal, le poète nazaréen connu. Ils ont dit que lui a dit « certes la parole est dans le cœur », c’est-à-dire la parole qui se trouve dans l’âme, dans le cœur, mais la langue est une preuve de la parole mais sans être l’essence même de la parole. Prononcer par la langue est une preuve mais elle n’est pas l’essence même de la parole de celui qui parle. Si on se soumettait à cela, alors le muet serait une personne qui parlerait, puisque le muet a bel et bien des paroles dans son cœur, n’est-il pas ? Sauf qu’il ne peut pas s’exprimer. Et on nommerait une personne qui parle de personne muette puisque la parole que nous prononçons ne serait pas la véritable parole, comme ils le prétendent.

 Et il est possible de leur répliquer avec cinq points. Avez-vous compris leur raisonnement ? Leur méthodologie est bien comprise ? Bien !

Premièrement : on dit « affermis tes appuis, puis débats ». Ce vers (ndT : cité plus haut par les ash’arîs) n’existe pas dans le recueil d’Al Akhtal. Le recueil d’Al Akhtal existe, c’est vrai, et il faisait partie de l’élite des poètes, c’était un nazaréen. Mais, ce vers n’existe pas dans son recueil. Donc, le vers n’est pas authentifié comme émanant de lui.

Deuxièmement : la version connue par ceux transmettant ce vers est plutôt avec cette formulation : « certes, la parole se trouve dans les cœurs et la langue n’a été rendue que preuve de cette parole » Donc la parole commence par une pensée dans le cœur, ensuite elle est prononcée et exprimée avec quoi ? Avec la langue ! Il apparaît donc qu’ils n’ont pas d’argument dans ce vers à cause de quoi ? Celle de l’authenticité même du vers qui a été attribué à al Akhtal.

Troisièmement : Al Akhtal était un homme nazaréen et « celui qui prendra un corbeau comme guide le suivra jusqu’aux carcasses de chiens ». Comment peut-on prendre comme preuve la parole d’un nazaréen devant une croyance basée sur le Noble Qur’ân ? Et tu contredirais par cela les textes du Livre d’Allâh Ta’âlà et de la sunna de Son Messager ﷺ.

Quatrièmement : les nazaréens ont une croyance dite de la communion divine avec l’humain. C’est-à-dire la communion d’Allâh avec l’être humain. Ils prétendent qu’Allâh S’est incarné en Jésus et S’est incarné en…etc. La communion divine avec l’homme, c’est-à-dire l’union de la divinité avec l’être-humain. Et se basant dessus, à travers ce qui est amené dans le vers, al Akhtal a établi une communion entre ce qui est dans le cœur et ce qui est prononcé par la langue. Ceci fait donc partie du chapitre de ceux qui prétendent que le Qur’ân est la parole d’Allâh mais qui s’est incarné dans le cœur de Jibril puis dans le cœur de Mohammad et enfin Mohammad l’a transmis à la communauté. Ceci rentre dans le sujet de la communion divine avec l’homme. Allâh est plus Haut et Infiniment au-dessus de ce qu’ils disent !

Cinquièmement : Ainsi, les pensées ne sont pas appelées comment ? Elles ne sont pas appelées paroles, exactement. La pensée dans l’âme est-elle appelée parole ? Elle n’est pas appelée parole. Et la preuve en est que le Messager d’Allâh ﷺ a indiqué que la personne n’est pas châtiée sur la pensée en son âme. Et si elle était considérée comme parole, la personne en serait châtiée, vu qu’elle est jugée sur ce qu’elle prononce, n’est-ce pas ? « Allâh a certes passé sur ce que vous dites dans votre âme tant que vous ne que vous ne le prononcez pas ou l’accomplissez pas» (hadîth). Donc si la personne n’est pas châtiée pour les pensées, c’est alors une preuve qui démontre que ce propos n’est pas véridique. Et que ce qui est dans le cœur n’est pas appelé parole.

Ensuite, comme vous le savez, qu’Allâh me fasse miséricorde ainsi qu’à vous, que parler dans la prière est interdit, n’est-ce pas ? Au vu de la parole du Prophète ﷺ : « aucune parole de l’homme ne convient dans cette prière ». Bien ! Comment pouvons-nous argumenter avec cela ? C’est une preuve dans la mesure où les savants sont unanimes sur le fait que la pensée dans l’âme n’annule pas quoi ? Qu’elle n’annule pas la prière ! Les savants sont unanimes au fait que la pensée n’annule pas la prière car elle n’est pas appelée parole étant donné que le Prophète ﷺ a dit : « aucune parole de l’homme ne convient dans cette prière », et que les savants sont certes unanimes sur le fait que la parole de l’âme n’annule pas la prière. Ainsi, avec tout cela, il apparaît nettement que la pensée dans l’âme n’est pas appelé parole.

Se basant sur tout cela, le raisonnement des ash’arî, par ce vers, est caduque. Et ils n’ont donc aucune preuve à laquelle se référer si ce n’est ce vers poétique, celui qu’a prononcé cet homme nazaréen.

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