Shaykh AbderRazzâq Al Abbâd : la neuvième règle est de « prendre garde à l’infatuation et à la tromperie de l’âme » et cela est très important dans le domaine de la purification. Allâh Jalla wa Alà a dit {ne vantez pas vous-mêmes votre pureté ; c’est Lui qui connaît mieux ceux qui [Le] craignent} (trad relat). Dans ce chapitre, lorsque l’être humain voit qu’il se tourne vers les adorations, qu’il se tourne vers la quête de science, à assister aux cours, à apprendre les textes etc, alors il ne doit pas s’émerveiller de lui-même ni penser avoir atteint des niveaux ou stations que les autres n’auraient pas atteint. Au contraire, quels que soient ses efforts dans les adorations, il doit se voir sans cesse comme ayant des manquements ; quelle que soit sa recherche de science, il doit se voir sans cesse comme ayant des manquements ; quel que soit son éloignement des péchés, il doit également se voir sans cesse comme ayant des manquements.
Si Abou Bakr, qu’Allâh l’agrée, lui qui était le véridique et meilleur de cette communauté, a demandé au Prophète ﷺ de lui enseigner une invocation à formuler dans ses prières et dans une version chez lui, il répondit : « dis : ô Allâh, je me suis fait beaucoup de tort à moi-même et il n’y a personne qui puisse pardonner les péchés sauf Toi. Pardonne-moi donc d’un pardon de Ta part et accorde-moi Ta miséricorde. Certes, c’est Toi le Pardonneur, le Très Miséricordieux ». Et si le Prophète ﷺ enseigna à Abou Bakr, qu’Allâh l’agrée, lui qui était qui il était, de dire « ô Allâh, je me suis fait beaucoup de tort à moi-même », qu’en est-il alors ce ceux qui sont moindres que lui, qu’Allâh l’agrée!?
Dans la sourate Les Croyants, Allâh Sobhânahou wa Ta’âlã a dit en description des complets croyants {et ceux qui donnent ce qu’ils donnent, tandis que leurs cœurs sont pleins de crainte [à la pensée] qu’ils doivent retourner à leur Seigneur} (trad relat), le sens en étant : ils avancent ce qu’ils avancent comme actes d’obéissance, comme adorations et rapprochement à Allâh tout en craignant que cela ne soit pas accepté d’eux. Il est rapporté, à cet effet, dans le musnad de l’imâm Ahmad que la mère des croyants Aïcha, qu’Allâh soit satisfait d’elle, a interrogé le Prophète ﷺ sur le sens de ce verset. Elle dit : « ô messager d’Allâh, s’agit-il de l’homme qui fornique, vole et tue et craint d’être châtié ? ». Il répondit : « non ô fille d’as-Siddiq mais il s’agit de l’homme qui prie et jeûne et donne l’aumône et craint que cela ne soit pas accepté ».
La dixième et dernière règle est « la connaissance de l’âme », car celui qui veut purifier son âme se doit de la connaître, connaître ses caractéristiques, connaître ses états, ses affaires et cela afin de l’aider à purifier son âme. Et Allâh Sobhânahou wa Ta’âlà, en plusieurs endroits du noble Qur’ân, a fait mention de l’âme ainsi que de ses caractéristiques : Il mentionna l’âme apaisée, l’âme qui ne cesse de se blâmer, l’âme très incitatrice au mal et ce sont des caractéristiques de l’âme. Il est obligatoire de connaître l’âme et ses attributs afin que cela soit une aide à l’individu dans sa purification.