Shaykh Al Albânî : Seuls 70.000 entreront au paradis sans châtiment ni jugement. Il ﷺ dit ce jour-là, alors qu’il se trouvait à la mosquée, « 70.000 de ma communauté entreront au paradis sans compte ni châtiment. Leur visage sera comme la lune la nuit de pleine lune ». Et il regagna son appartement et les laissa après leur avoir adressé cette parole.
Ils se mirent alors à spéculer sur qui sont donc ces 70.000 : certains de dire « il s’agit de nous les muhâjirs qui avons abandonné pays, biens et famille en émigrant de Mekka à Médine» et d’autres de dire « non, il s’agit de nous les ansârs qui avons porté secours au Messager d’Allâh ﷺ lors de la difficulté », d’autres de dire « non, il ne s’agit ni de vous ni de vous ; mais ce sont plutôt nos enfants qui viendront après nous et qui croiront en notre prophète alors qu’ils ne l’ont pas vu ». Le Messager ﷺ réapparut parmi eux et leur dit, et ici se trouve le point argumentatif : « Il s’agit de ceux qui ne demandent pas l’exorcisme ni ne pratiquent la cautérisation ni ne tirent mauvais augure et en leur Seigneur ils placent confiance».
Que signifie « ceux qui ne demandent pas l’exorcisme » ? Qu’un individu n’aille pas à un shaykh lui demandant « ô shaykh, s’il te plaît, exorcise-moi ». Non, mais il invoque lui-même Allâh et Allâh{répond à l’invocation de l’angoissé quand il L’invoque} (trad relat). Quant à recourir à un shaykh, c’est mettre un intermédiaire entre lui et son Seigneur -le sens d’intermédiaire ici n’étant pas que c’est du polythéisme ni une chose réprouvée mais plutôt que ce n’est pas une vertu. Ne demande pas à un shaykh de t’exorciser. « ceux qui ne demandent pas l’exorcisme » : ils ne demandent d’exorcisme à absolument personne, ils placent leur confiance en Allâh après avoir pris les causes légiférées, comme les protections rapportées dans la sunna authentique etc.
« ni ne pratiquent la cautérisation » : les arabes connaissaient la technique médicale de cautérisation depuis longtemps et ce jusqu’à aujourd’hui. Et en réalité, le Prophète ﷺ a loué la cautérisation comme moyen médicinal arabe. Il a mentionné dans certains ahâdîths que le traitement se trouve dans trois choses : la hijâma, la cautérisation par le feu et la récitation du Qur’ân ou dans le sens qu’il ﷺ a dit. Plutôt, une gorgée de miel, c’est vrai.
En termes concis, le Messager ﷺ a fait les éloges de la cautérisation en tant que remède mais il a dit à la fin du hadîth « et j’interdis à ma nation la cautérisation ». Pourquoi ? Car c’est un châtiment par le feu et ne châtie par le feu que le Seigneur du feu. D’ailleurs, il advint qu’au temps de Ali, qu’Allâh Ta’âlà l’agrée, certains chiites exagèrent à son sujet et eurent pour croyance qu’il était une sorte de divinité. Ils apostasièrent donc de la religion par cela et Ali ordonna de les brûler. Lorsque cela parvint à AbdouLlâh Ibn Abbâs, il dit « si j’en avais eu connaissance, je l’aurais certes empêché de les châtier par le feu car j’ai entendu le messager d’Allâh ﷺ dire ‘ne châtie par le feu que le Seigneur du feu’ ». Donc du fait que la cautérisation contienne en soi un châtiment par le feu, le Prophète l’a interdit malgré ce qu’elle comporte comme avantage pour traiter certaines maladies.
Il a dit : « Il s’agit de ceux qui ne demandent pas l’exorcisme ni ne pratiquent la cautérisation ni ne tirent mauvais augure, et en leur Seigneur ils placent confiance» : tirer mauvais augure, vous savez ce que c’est, c’est le pessimisme. Et cela, à regret, est répandu au sein des musulmans à cause de leur ignorance de la religion et de leur retour à l’ancienne ignorance préislamique et ce en raison du fait qu’ils ne sont pas éduqués selon l’enseignement authentique de l’Islâm.
