la vente et l’achat de livres d’innovateurs

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Shaykh Soulaymâne Ar Rouhaylî : Quel est le jugement relatif à la vente de livres des innovateurs, puisque leurs livres ne contiennent pas d’utilité ?

Nous répondons : Il existe deux cas concernant les livres d’innovateurs ou les livres qui contiennent des innovations :

  • Le premier : que le livre contienne sunna et innovation, du bon et du mauvais, vérité et fausseté. Dans ce cas, le jugement revient à ce qui y est prépondérant : si c’est la sunna et le bien qui y sont prépondérants, le vendre et l’acheter est permis. Si c’est plutôt l’innovation et la fausseté qui y sont prépondérants alors sa vente et son achat sont illicites. Et cela dû au fait que la règle dans la législation est que le jugement d’une chose est selon ce qui y est prépondérant ; Allâh Azza wa Jall a dit {Ils t’interrogent sur le vin et les jeux de hasard. Dis : «dans les deux il y a un grand péché et quelques avantages pour les gens ; mais dans les deux, le péché est plus grand que l’utilité»} (trad relat), ainsi le péché l’emporte sur l’utilité et cette interdiction nécessaire. De même, Allâh Azza wa Jall a dit {n’injuriez pas ceux qu’ils invoquent, en dehors d’Allâh, car par agressivité, ils injurieraient Allâh, dans leur ignorance} (trad relat) : insulter les divinités des mécréants est un bien et un avantage mais lorsqu’un fléau plus grand s’y greffa, les insulter fut interdit car le désavantage l’emporta sur l’avantage. Ainsi, lorsque le bien l’emporte sur le mal, comme si le livre porte sur la sunna ou sur les hadîths ou sur le fiqh et qu’il comporte quelques innovations – à l’instar de quelques interprétations des Attributs divins ou d’autres choses du genre- il est alors permis de le vendre et de l’acheter. Et si le livre porte sur les innovations, sauf qu’il s’y trouve quelques sunnas mais que ce qui est prépondérant est l’innovation, il n’est alors permis ni de le vendre ni de l’acheter car ce qu’il contient de bénéfique est comme sans existence devant la prépondérance de la nuisance.
  • Le second cas, quant à lui, est lorsque le livre porte exclusivement sur les innovations, ne contenant aucune sunna : par exemple les livres de sorcellerie, les livres des adeptes des confréries soufies enseignant lesdites voies soufies, comme les voies tidjani, chadhili, qadiria, ainsi que tous les autres livres portant exclusivement sur les innovations. Et ici, il ne fait aucun doute qu’il n’est permis ni de le vendre ni de l’acheter puisque ne comportant aucun bénéfice. Et le consensus s’est établi au fait qu’il n’est pas permis de vendre ce qui n’est pas bénéfique.

Une question ici se pose : si un étudiant en sciences éprouve le besoin d’acquérir un des livres des gens de l’innovation pour un intérêt légiféré, comme vouloir leur répliquer ou mettre en lumière leurs faussetés ou éclaircir leur voie et qu’il ne trouve ledit livre qu’en devant dépenser pour l’acquérir. Lui est-il alors permis de faire cette dépense ? Nous répondons que oui, il lui est permis de faire cette dépense s’il ne trouve pas d’autre moyen que celui-ci devant l’intérêt religieux général sauf que cette contrepartie financière est illicite pour le vendeur. Il s’agit là d’une des questions au sujet de laquelle les savants disent qu’il est permis de donner mais interdit de prendre. Dans ce cas, il est permis à l’acheteur de donner devant l’intérêt religieux général et illicite au vendre de prendre. Et il s’agit là d’une question chez les gens de science dans laquelle ils interdisent le fait de prendre et permettent de donner et cela si la caractéristique interdite présente dans le fait de prendre est non existante dans le fait de donner.

Les savants donnent à cela un autre exemple : si un homme possède un certain droit nécessaire mais qu’un injuste s’interpose en le tyrannisant et l’en empêche à moins de lui donner quelque chose, de lui donner un pot de vin afin de prendre son droit qui est un droit primordial et requis. Donnons un exemple à cela : si une personne a par devers lui un malade dont la maladie fait craindre pour lui et qu’il soit nécessaire de voyager afin de le soigner. Mais une personne s’interpose ayant une emprise sur lui et l’empêche de voyager à moins qu’il ne lui donne quelque chose. Et il ne trouve aucune autre voie afin de se débarrasser de cet injuste si ce n’est en donnant un pot de vin. Les savants disent qu’il lui est dans ce cas permis de le lui donner et qu’il est illicite à l’autre de le prendre. Ainsi, donner est permis devant la nécessite survenue et interdit de prendre ici car sans nécessité.

Donc, le cas de l’étudiant en sciences ayant besoin d’acquérir des livres d’innovateurs pour un intérêt légiféré mais qu’il ne lui est pas aisé de l’obtenir à moins de donner une contrepartie financière fait partie de ce chapitre. Et Allâh est le Plus Savant.

Le frère demande quel est le second cas et nous l’avons déjà mentionné : un cas dans lequel le livre comporte sunna et innovation et un cas dans lequel le livre comporte exclusivement des innovations.

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