La différence entre le nafs et le rouh ?

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Question : au cours de mes nombreuses lectures du noble Qur’ân, il m’est apparu que le nafs a été mentionné à profusion et ce dans plusieurs sourates, alors que la mention du rouh ne l’a pas été dans la même proportion. Et le mot rouh, celui qui est en rapport avec l’âme humaine, n’a été mentionné qu’une seule fois, dans Sa Parole Ta’âlã {et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – dis : «L’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur». Et on ne vous a donné que peu de connaissance} (trad relat). Y a-t-il donc une différence entre le rouh et le nafs, et dans l’affirmative, quelle est-elle ?

Shaykh Ibn l-Utheymîne : en général, le rouh est utilisé pour ce qui revivifie, que ce soit de manière concrète ou abstraite. Le Qur’ân est ainsi appelé rouh, selon sa Parole Ta’âlã {et c’est ainsi que Nous t’avons révélé un esprit [rouh]provenant de Notre ordre} (trad relat) car, par le Qur’ân, la vie des cœurs s’opère grâce à la science et la foi.

Quant à l’âme qui donne vie aux corps, on l’appelle rouh comme cela est mentionné dans le verset rappelé par le questionneur, {et ils t’interrogent au sujet de l’âme, – Dis : «L’âme relève de l’Ordre de mon Seigneur»} (trad relat).

Quant à nafs, on désigne beaucoup par lui ce pour quoi on désigne rouh, comme dans Sa Parole Ta’âlã {Allâh reçoit les âmes au moment de leur mort ainsi que celles qui ne meurent pas au cours de leur sommeil. Il retient celles à qui Il a décrété la mort, tandis qu’Il renvoie les autres jusqu’à un terme fixé} (trad relat). Et on peut désigner par nafs l’Homme lui-même. On dit alors : untel est venu en personne (nafsouhou) etc, il prend donc le sens de l’entité.

Et ces deux termes peuvent être parfois divergents et parfois se rejoindre, tout dépend du contexte. Et à cette occasion, nous devons savoir que le sens des mots se définit selon leur contexte : un seul et même mot peut alors avoir un sens selon un contexte et un autre sens selon un autre contexte : le mot « qariya » par exemple peut parfois signifier l’habitat même et parfois signifier l’habitant même. Dans Sa Parole Ta’âlã, lorsque les anges se rendirent auprès d’Abraham {ils dirent : «Nous allons anéantir les habitants de cette cité (qariya)} (trad relat), ce qui est voulu par « qariya » ici est l’habitat. Et dans Sa Parole Ta’âlã {et il n’est point de cité (qariya) que Nous ne fassions périr avant le Jour de la Résurrection, ou que Nous ne punissions d’un dur châtiment} (trad relat), ce qui est voulu ici est l’habitant. Et dans Sa Parole Ta’âlã {ou comme celui qui passait par un village (qariya) désert et dévasté} (trad relat)ce qui est voulu est l’habitat, dans Sa Parole {et interroge la ville (qariya) où nous étions} (trad relat), ce qui est voulu ici est l’habitant. Quoi qu’il en soit, le sens des mots se définit par leur contexte et selon ce qui leur est annexé.

A travers cette règle bénéfique et importante, il nous apparaît la prépondérance de l’avis adopté par beaucoup de gens de science ; à savoir qu’il n’y a pas de terme à appréhender au sens figuré (مجاز) dans le noble Qur’ân et que tous les mots qui se trouvent dans le Qur’ân sont tous dans leur sens réel puisque la réalité est ce qui est indiqué par le contexte du discours, quelle qu’en soit la formulation. Si tel est alors le cas, il nous apparaît alors la caducité de celui qui dit qu’il existe dans le Qur’ân des termes à appréhender au sens figuré (مجاز).

Et les savants ont écrit sur ce sujet et l’ont expliqué. Et parmi ce qu’il y a de plus clair soutenant la justesse de cet avis est que parmi les signes de la métaphore, il y a qu’il est admis de la nier, dans le sens où il est admis qu’on puisse la réfuter et dire que ceci n’est pas ce qui est dit, alors que cela ne peut guère être admis pour le Qur’ân. Il n’est donc permis à personne de nier quoi que ce soit de ce qui a été mentionné par Allâh Ta’âlã dans le Qur’ân.

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