Les épouses du Prophète ﷺ sont elles les mères des croyants seulement ou les mères des croyants et croyantes?
Shaykh AbderRazzâq Al ´Abbad:
il y a sur cette question deux avis connus venant des gens de science:
- le premier: que les épouses du Prophète ﷺ sont les mères des croyants seulement. Et ils utilisent comme preuve à cela ce qui est rapporté de la mère des croyants Aicha, qu’Allâh soit Satisfait d’elle. Une femme lui dit: « ô ma mère ». Elle lui répondit: » je suis la mère de vos hommes et non la mère de vos femmes (1) ». Et Ibn al ´Arabî a dit: « c’est ce qui est authentique (2) » et Ibn Kathîr a dit: « et cela est le plus authentique des deux aspects dans le madhab d’As Shâfi’î, qu’Allâh lui fasse Miséricorde (3)
- et le second: qu’elles sont les mères des croyants et des croyantes. Et ils utilisent comme preuve à cela ce qui est rapporté de la mère des croyants Oum Salama, qu’Allâh soit satisfait d’elle, qui a dit: « je suis la mère de vos hommes et de vos femmes ». AlQurtubî a dit privilégiant cette parole: « et ce qui m’apparaît est qu’elles sont les mères des hommes et des femmes, par considération de leurs droits sur les hommes et les femmes. Et le début du verset {le Prophète a plus de droit sur les croyants qu’ils n’en ont sur eux-mêmes} (trad relat) le prouve. Et cela comprend nécessairement les hommes et les femmes. Et le hadîth d’Abou Horeyra et de Jabîr prouve cela. Alors Sa Parole {et ses épouses sont vos mères} (trad relat) revient à l’ensemble. Puis, il y a certes dans le moshaf d’Obey Ibn Ka’b [et ses épouses sont leurs mères et il est un père pour eux], et Ibn Abbâs a récité [d’eux-mêmes et il est un père pour eux et ses épouses sont leurs mères]. Tout cela affaiblit ce que Massrouq a rapporté (c’est-à-dire d’après Âïcha) si le fait de devancer une preuve sur l’autre est correct d’une part ; et si cela n’est pas correct alors son utilisation comme preuve dans la spécification d’un jugement à partir de la généralité tombe. Et nous restons sur la base qui est que la formulation englobant un ensemble sans aucune restriction est celle qui devance les compréhensions découlants d’une formulation non prononcée, et Allâh est Le plus Savant »(5).
L’avis qu’il a adopté et ce qu’il a argumenté en sa faveur est le plus proche (de la vérité), à savoir qu’il est possible de réunir entre ce qui est rapporté de Aicha, qu’Allâh l’agréée, et ce qui est rapporté d’Oum Salama,qu’Allâh l’agréée, comme quoi il est dit : si ce qui était voulu par la qualité d’être mère était l’interdiction de les épouser après lui ﷺ, de les regarder et de s’isoler avec elles, alors nul n’ignore que cela est une affaire spécifique aux hommes en dehors des femmes.
Et si ce qui était voulu par la qualité d’être mère était la considération, le respect , l’accomplissement des droits et des obligations et autre de ce genre, alors cela englobe les femmes et les hommes, les croyants et les croyantes. Il se peut que la mère des croyants Aicha, qu’Allâh l’agréée, voyait à travers sa parole le sens premier et que la mère des croyants Oum Salama, qu’Allâh l’agréée, voyait à travers sa parole le second sens. Et Allâh est Le plus Savant.
(1): rapporté par Ibn Sa’d dans atTabaqât 64/8 et alBayhaqî dans asSunan 70/7 et Ibn Kathîr a dit dans son tafsîr 381/6 « cela est authentifié de Aicha, qu’Allâh soit satisfait d’elle.
(2): ahkamou l-Qur’ân 542/3
(3): tafsîr l-Qur’âni l-‘adhîm d’Ibn Kathîr 381/6
(4): rapporté par Ibn Sa’d dans atTabaqât comme cela est dans ad darou l-mansour d’assuyûtî 567/21 et il ne l’a pas indiqué dans atTabaqât.
(5): Al djâmi’ou li ahkâmi l-Qur’ân 84/14
Extrait de « Méditations sur Sa Parole [et ses épouses sont leurs mères]», p.46-49
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