Shaykh AbderRazzâq Al Abbâd: nous avons ensuite cette invocation générale provenant du noble Prophète ﷺ, dans le hadith de AbdouLlâh bn ‘Amr Ibn l’Ass, qu’Allâh l’agrée lui et son père, qui a entendu le messager d’Allâh ﷺ dire : « les cœurs des fils d’Adam se trouvent tous entre deux doigts des doigts du Tout-Miséricordieux, comme un seul cœur qu’Il tourne où Il veut ». Puis le messager d’Allâh ﷺ de dire : « ô Allâh, Toi qui détourne les cœurs, tourne nos cœurs sur Ton obéissance », rapporté par Muslim.
L’invocation ici étant sa parole ﷺ «ô Allâh, Toi qui détourne les cœurs, tourne nos cœurs sur Ton obéissance ». Le Prophète ﷺ a certes mis en évidence la raison incitant à porter de l’intérêt à cette invocation et à la prononcer abondamment, étant donné qu’il est rapporté dans de nombreux ahâdîths que le Prophète ﷺ la prononçait à foison. Par exemple, dans le hadîth d’Anas, rapporté par at Tirmidhî et Ibn Majah, où il dit : « le messager d’Allâh ﷺ multipliait à dire ‘ô Toi qui retourne les cœurs, affermis mon cœur sur Ta religion’ ». Il est de même rapporté dans le hadîth de Aïcha, qu’Allâh l’agrée, qu’elle a dit : « une invocation utilisée abondamment par le messager d’Allâh ﷺ par laquelle il invoquait était ´ô Toi qui retourne les cœurs, affermis mon cœur sur Ta religion’ », hadîth rapporté par Ahmad.
Le Prophète ﷺ prononçait donc beaucoup cette invocation et ici, il a mis en évidence la cause à cela, à savoir que « les cœurs des fils d’Adam se trouvent tous entre deux doigts des doigts du Tout-Miséricordieux, comme un seul cœur qu’Il tourne où Il veut ». Et il est rapporté dans le hadîth d’Oum Salama, qui se trouve dans le siyâq même, qu’elle a dit : « ô messager d’Allâh, n’est-ce pas que les cœurs se retournent ? ». Il répondit « en effet, il n’y a pas un seul cœur qui ne soit entre deux doigts des doigts du Tout-Miséricordieux, Il les tourne comme Il veut. S’Il le veut, Il le dresse sur la droiture et s’Il le veut, Il le détourne».
Et ces ahâdîths, à savoir celui de AbdouLlâh Ibn ‘Amr, celui de Aïcha, d’Anas et d’Oum Salama, concernent tous la signification même de l’invocation : ils mettent en évidence que le serviteur n’a entre ses mains rien de son bonheur ou de son malheur ; en effet, sa guidée se trouve dans la main d’Allâh, et son détournement de la guidée et sa culbute dans l’égarement sont également dans la main d’Allâh Azza wa Jall. Allâh Ta’âlã a dit {eh quoi ! celui à qui on a enjolivé sa mauvaise action au point qu’il la voit belle…? – Mais Allâh égare qui Il veut, et guide qui Il veut} (s.35, v.8) ; {c’est tout au contraire une faveur dont Allâh vous a comblés en vous dirigeant vers la foi} (s.49, v.17) ; et Il dit informant sur la louange des gens du paradis au paradis {et ils diront : «Louange à Allâh qui nous a guidés à ceci. Nous n’aurions pas été guidés, si Allâh ne nous avait pas guidés} (s.7, v.43). Et Il a dit Sobhânahou : {Allâh affermit les croyants par une parole ferme, dans la vie présente et dans l’au-delà. Tandis qu’Il égare les injustes. Et Allâh fait ce qu’Il veut} (s.13, v.27). (Trad relat des versets).
Et nombreuses sont les preuves en ce sens.
C’est pourquoi le serviteur est dans un besoin impérieux et une pressante nécessité à ce qu’il abonde, encore et toujours, à implorer Allâh Azza wa Jall d’affermir son cœur sur Sa religion, d’invoquer Allâh Azza wa Jall en employant cette grandiose invocation : «ô Allâh, Toi qui détourne les cœurs, tourne nos cœurs sur Ton obéissance », « ô Allâh, Toi qui retourne les cœurs, affermis nos cœurs sur Ta religion ». Ainsi, ô frères, le serviteur a besoin de porter un soin attentif à cette invocation, tout particulièrement devant la multiplication des tentations en ces temps, la tentation des désirs, celle des ambiguïtés et la multiplication des déviances et détournements, le serviteur a besoin d’insister auprès d’Allâh Azza wa Jall et d’abondamment prononcer cette grandiose invocation.
