Shaykh AbderRazzâq Al Abbâd: Cinquième invocation, celle qui a été rapportée dans le hadîth selon Abou Houreyra, qu’Allâh l’agrée, qui a dit que le messager d’Allâh ﷺ disait : « ô Allâh, parfais ma religion qui assure la préservation de mes affaires, améliore mon ici-bas dans lequel se trouve ma subsistance, améliore mon au-delà vers lequel se fera mon retour ; fais de ma vie un moyen d’abonder en tout bien et de ma mort un repos contre tout mal », rapporté par Muslim.
Cette invocation fait également partie des invocations concises du noble Prophète ﷺ. Elle comprend la demande adressée à Allâh Azza wa Jall pour l’amélioration de la religion, de l’ici-bas et de l’au-delà.
Et la première des choses par laquelle il débuta est l’amélioration de la religion car par son amélioration s’améliorent toutes les autres choses. Ainsi, dans le fait de devancer la religion aux autres choses, nous en déduisons comme bénéfice de devoir nous soucier de la religion et que son affaire devance toute autre affaire. Oui, il est vrai que nul problème à ce l’Homme se préoccupe de son ici-bas mais la préoccupation pour la religion devance celle de l’ici-bas. C’est d’ailleurs pourquoi il est rapporté dans l’invocation « ô Allâh, ne fais pas de la vie mondaine notre plus grande préoccupation ». C’est-à-dire : nul problème à ce que l’Homme se préoccupe de la vie mondaine mais il ne lui est guère permis de privilégier cette préoccupation à celle de l’au-delà et de la religion. C’est pourquoi la religion a été mise en avant car elle a priorité à être devancée et à lui porter attention.
Beaucoup de gens se soucient de la vie mondaine, du formalisme, des apparences et font de la religion la dernière de leurs préoccupations, prenant soin aux apparences, soin qu’il n’accorde pas à améliorer et établir sa religion. Quoi qu’il en soit, ce hadîth comporte une indication de l’obligation du serviteur à faire de la religion son souci premier, avant de se préoccuper de toute autre chose.
Sa parole « ô Allâh, parfais ma religion» est une demande adressée à Allâh Azza wa Jall de lui parfaire sa religion. Son sens en est : ô Allâh, accorde-moi réussite à accomplir ses obligations, ses comportements, ses sunans, ce qui y est préférable à faire, ses exigences de la meilleure des façons, celle que Tu accepteras de nous. Et cela s’opère lorsqu’Allâh Azza wa Jall accorde réussite à Son serviteur à s’attacher au Livre et à la sunna et en se conformant à la voie des pieux prédécesseurs les compagnons et ceux qui les ont suivis en bien. Telle est la droiture dans la religion.
Puis, il a dit « qui assure la préservation de mes affaires », c’est-à-dire celle à laquelle je me cramponne dans toutes mes affaires, comme l’a dit Allâh Azza wa Jall {et cramponnez-vous tous ensemble au «Ḥabl» (câble) d’Allâh et ne soyez pas divisés} (trad relat s.3, v.103). Et il y a là un énorme bénéfice : le cramponnement à la religion en se conformant à la voie authentique comporte une préservation pour le serviteur contre les périls et dédales des séditions, contre le fourvoiement que ce soit dans la croyance ou les actes. Nous avons là également ce qui indique que la perte de la religion contient la dislocation et la ruine des affaires, comme Allâh Ta’âlà l’a dit {et n’obéis pas à celui dont Nous avons rendu le cœur inattentif à Notre Rappel, qui poursuit sa passion et dont le comportement est outrancier} (trad relat s.18, v.28).
Et sa parole « et améliore mon ici-bas» est une invocation pour l’abonnissement de la vie mondaine, c’est à dire qu’Allâh Azza wa Jall lui octroie sa juste subsistance nécessaire dans sa vie mondaine, qu’elle soit licite et qu’elle lui soit une aide pour obéir à Allâh Azza wa Jall et accomplir ce pour quoi Il créa les serviteurs. Sa parole «dans lequel se trouve ma subsistance » signifie : là où se trouve le lieu de mon existence et ma durée de vie. On en comprend donc que l’Homme a une subsistance délimitée et prédestinée, il ne mourra pas avant de l’avoir épuisée et complétée.
Sa parole « et améliore mon au-delà » est une invocation pour l’abonnissement de l’au-delà. Cet abonnissement s’obtient par mansuétude et octroi de réussite de la part Allâh Sobhânahou wa Ta’âlã, en étant sincère dans les obéissances, en ayant une bonne fin et ce afin de gagner le bienfait permanent au paradis et l’agrément d’Allâh Sobhânahou wa Ta’âlà au jour de la résurrection. Et sa parole « vers lequel se fera mon retour», c’est-à-dire en lequel se trouve le lieu et le moment de mon retour à Allâh Azza wa Jall {afin qu’Il rétribue ceux qui font le mal selon ce qu’ils œuvrent, et récompense ceux qui font le bien par la meilleure [récompense]} (trad relat s.53, v.31).
Et sa parole « fais de ma vie un moyen d’abonder en tout bien » signifie : et fais de la durée et de l’étendue de ma vie en cette vie mondaine une occasion et une cause à mon actif afin de produire le bien, en paroles ou actes vertueux. Nous en comprenons que la durée de vie du serviteur est une opportunité pour accroître en bien, en actes de piété et d’obéissance.
Sa parole « et fais de ma mort un repos contre tout mal » : il s’agit là d’une imploration adressée à Allâh Tabâraka wa Ta’âlà de faire du trépas, de la mort du serviteur et de sa sortie de cette vie un repos, pour lui, des maux, calamités, troubles et épreuves en calamités et inattentions.
Cette invocation fait donc partie des invocations grandioses et générales attestées du messager d’Allâh ﷺ.
