Shaykh AbderRazzâq Al Abbâd: Et parmi les invocations concises, celle rapportée dans le hadîth de Zayd bn l-‘Arqam, qu’Allâh l’agrée, qui a dit : « je ne vous dis que ce que le messager d’Allâh ﷺ disait. Il disait : ’ô Allâh, je cherche protection auprès de Toi contre la faiblesse, la paresse, la poltronnerie, l’avarice, la décrépitude et le châtiment de la tombe. Ô Allâh, accorde à mon âme sa piété. Et purifie la, Tu es le meilleur de ceux qui la purifient. Tu es son Protecteur et son Maître. Ô Allâh, je cherche refuge auprès de Toi contre une science qui ne profite pas, un cœur qui ne craint pas, une âme qui ne se rassasie pas et une invocation qui ne soit pas exaucée », rapporté par Muslim dans son sahîh.
Le début de ce hadîth contient une demande de refuge auprès d’Allâh contre la faiblesse, la paresse, la poltronnerie, l’avarice, la décrépitude et le châtiment de la tombe, et nous les avons déjà abordés. Puis, à la fin du hadîth, nous avons sa parole « Ô Allâh, accorde à mon âme sa piété. Et purifie la, Tu es le meilleur de ceux qui la purifient. Tu es son Protecteur et son Maître ». Et ensuite, la demande de refuge par sa parole « Ô Allâh, je cherche refuge auprès de Toi contre une science qui ne profite pas, un cœur qui ne craint pas, une âme qui ne se rassasie pas et une invocation qui n’est pas exaucée ».
Sa parole « Ô Allâh, accorde à mon âme sa piété. Et purifie la, Tu es le meilleur de ceux qui la purifient. Tu es son Protecteur et son Maître » comprend l’imploration d’Allâh Azza wa Jall pour la piète de l’âme, la purification de l’âme par la foi, la vertu, la droiture sur l’obéissance d’Allâh, de s’attacher à la crainte d’Allâh Tabâraka wa Ta’âlà jusqu’à ce que le serviteur atteigne par cela le rang des alliés d’Allâh.
Sa parole « Ô Allâh, je cherche refuge auprès de Toi contre une science qui ne profite pas, un cœur qui ne craint pas, une âme qui ne se rassasie pas et une invocation qui n’est pas exaucée » contient une recherche de protection auprès d’Allâh Azza wa Jall contre ces choses. La première est «contre une science qui ne profite pas » car une science qui ne profite pas devient une nuisance à celui qui la possède. La deuxième est « un cœur qui ne craint pas» car le cœur devient dur, l’exhortation ne le touche pas, le conseil ne lui profite et les recommandations et avertissements n’ont pas d’effet sur lui. La troisième est «une âme qui ne se rassasie pas » car elle est avide des débris mondains, hardie après l’argent illicite, ne se contentant guère de ce qui lui suffit comme subsistance licite, ne sortant alors pas de l’éreintement de la vie mondaine et des châtiments de l’au-delà, et le refuge est auprès d’Allâh. Et la quatrième est la demande de refuge auprès d’Allâh contre «une invocation qui n’est pas exaucée » car le Seigneur Sobhânahou est Celui qui donne et retient, qui restreint ou étend (Ses faveurs) : si le serviteur se tourne donc vers Lui dans ses invocations mais qu’il n’est pas exaucé alors celui qui a invoqué a échoué et est ruiné. Le Prophète se tourna donc vers Allâh Azza wa Jall afin qu’Il le préserve d’une invocation non exaucée ; cela contient donc une imploration d’Allâh Azza wa Jall à exaucer les invocations.
Et nous remarquons ici que ces quatre choses mentionnées dans cette demande de refuge sont chacune liée à un objectif particulier :
- la
science a l’œuvre pour objectif. Si elle n’en suscite pas, on en recherche
refuge auprès d’Allâh.
- le cœur a été créé pour craindre. Si le cœur ne craint pas, on en recherche refuge auprès d’Allâh.
- L’âme doit être tournée vers l’au-delà, vers ce qui satisfait Allâh Azza wa Jall et éloignée de la demeure des séductions trompeuses. Si l’âme n’est pas telle qu’elle, que son souci est la vie présente, l’avidité et la convoitise alors on en recherche refuge auprès d’Allâh.
- Quant à l’invocation, on désire à travers elle la survenance du besoin et l’obtention des desideratas. Si le besoin n’est pas advenu par l’exaucement de l’invocation alors il n’en profite pas.
Ainsi, toutes ces choses sont liées les unes aux autres.