Question : Se restreindre aux avis des savants contemporains et ne pas connaître les avis des 4 imâms sur les questions jurisprudentielles qui ne sont pas comptées parmi les nawâzîl, est-il considéré comme une déficience pour l’étudiant en fiqh ?
Shaykh S. Ar Rouhaylî : cela est sans nul doute une déficience pour l’étudiant en fiqh. Il se dit être étudiant en fiqh et il se restreint à « shaykh Al Albânî a dit, shaykh Muqbil, shaykh … », malgré l’éminente position et science qu’ils avaient. Celui qui agit ainsi est un tout petit étudiant en fiqh et il connaît du bien dans le fiqh mais ce n’est pas un étudiant dans le fiqh.
Connaître la divergence a un grand (son coupé) dans le fiqh. C’est pourquoi certains anciens ont dit que celui qui ne connaît pas la divergence n’a pas senti l’odeur du fiqh. Et qu’un étudiant en science vienne expliciter aux gens et trancher sur un sujet en se fondant sur les avis des contemporains sans connaître les paroles des anciens et vouloir en faire une science n’est pas convenable.
Par contre, que tu informes les gens de l’avis d’Al Albânî alors quel bienfait ! Que tu dises aux gens que shaykh Al Albânî disait telle et telle chose sur telle question : quel bienfait que tu le fasses parvenir aux gens. La parole d’Al Albânî fait partie de celles des grands savants de la communauté. Que tu transmettes la parole de shaykh Ibn Bâz, et qu’Allâh fasse miséricorde à tous, aucun souci. Mais c’est une déficience que de dire aux gens : « j’étudie le fiqh » alors que tu n’as pas étudié la parole des anciens. Ce manquement est une déficience chez l’étudiant en fiqh.
Nous devons donc faire la distinction entre transmettre le bien aux gens et dire « je suis un étudiant en sciences dans telle matière ». L’étudiant en science dans une matière doit connaître les avis des anciens, faire des recherches sur le sujet, affiner le sujet, avoir la capacité de comprendre les preuves et de les affiner, et être capable de prépondérer. Voilà l’étudiant en sciences dans le fiqh.
Par contre, si c’est un débutant et qu’il commence par les paroles des grands savants car il les comprend alors c’est le chemin. Mais qu’il ne s’y arrête pas : au contraire, il continue jusqu’à être compétent dans le fiqh et devenir un marin navigant en mer immense du fiqh.
