Shaykh Soulaymâne Ar Rouhaylî : J’aimerai attirer l’attention des frères vers le fait que ce que j’émets comme fatwa n’est que selon ce que j’en connais. Et j’espère d’Allâh à être toujours attentivement soucieux de ce qui profitera la communauté et que n’émane pas de moi une parole qui nuirait à la communauté en quoi que ce soit.
Mais je vois que certains frères partagent certaines de mes fatawas et qu’ils les qualifient avec ce que mes fatawas ne doivent pas être qualifiées. Certains frères disent alors : « shaykh untel a tranché sur telle affaire ». Et ils me l’attribuent : « shaykh Soulaymâne a tranché sur tel sujet ». Et cela ne convient guère. Qui suis-je pour trancher une affaire ? Je ne suis qu’un muftî (qui fait une fatwa) selon ce que je connais et c’est une fatwa dans le domaine de la science. Et (une autre) fatwa peut lui faire face étant plus forte ou plus faible (que la mienne). Il ne convient donc pas que ma fatwa ou celle d’un autre soit caractérisée comme étant « tranchante » ou « c’est la lumière éclatante (de vérité) » ou « c’est la vérité irréfutable ». À moins que cela ne soit la parole d’un sunnî venant contrecarrer la parole d’un innovateur. Quant aux questions relatives à la science et à la jurisprudence alors cela ne convient guère. Tout comme il ne convient pas de déprécier l’avis de celui qui émet une fatwa contraire à ce que moi-même j’ai émis et là je parle de moi-même. Car ce qui est attendu des gens de science est qu’ils ne s’expriment qu’avec ce qu’ils savent, que leur avis soit rejeté ou prépondérant. Et notre but est de rapprocher la vérité aux gens et de rapprocher les gens à la vérité. Il incombe donc de délaisser cela et de transmettre les fatawas telles qu’elles sont en disant « shaykh Soulaymâne a dit telle fatwa ». Et je l’ai déjà dit à maintes et maintes reprises : je ne permets à personne de m’attribuer autre que l’attribut de shaykh. Et l’attribut de shaykh est ce qui est courant dans la coutume.
Je ne permets à personne de dire : « le savantissime untel a dit » ou « le savant untel » ou « le faqih de Médine tel » parmi ce que disent certains frères par amour et bienveillance (envers moi). Je ne le permets pas ô frères. Je ne permets à personne, quel qu’il soit, de me décrire par autre que le mot « shaykh » et ce s’il y est contraint. Sinon, me décrire par « étudiant en science » ou par « notre frère » est ce qui m’est le plus aimé.
Et parmi ce que j’ai pris de shaykh Muqbil, non directement car je n’ai pas eu l’honneur de le rencontrer qu’Allâh lui fasse miséricorde mais plutôt par l’écoute de certains de ses discours, lorsque l’un d’entre eux lui demanda : « devons-nous t’appeler par ‘ô notre shaykh’ ou que devons-nous dire ? » et il répondit : « je suis votre frère ». Et cela fait partie du bien et de la bénédiction. En tout état de cause, j’espère de mes frères à ce que nous soyons ardents à rapprocher les gens à la vérité et à nous éloigner de ce qui peut faire fuir les gens, de ce qui peut dégoûter le cœur des gens de la vérité, tant que nous n’en avons pas besoin. Le sujet n’étant ni la défense de la sunna ni la réprimande de l’innovation.
