Question : la femme doit-elle élever la voix lors du « amîne » et la femme établit-elle la prière comme le fait l’homme ? La femme fait-elle l’adhân et l’iqama ? Doit-elle couvrir ses pieds en prière ? et oui, sort-elle maquillée ? Et si elle est voilée, est-il permis qu’elle sorte maquillée ?
Shaykh Al Albânî : cela est une question très fine, qui comprend quatre questions. Et il se peut qu’à cause de mon grand âge, que je la fasse répéter afin de m’en souvenir en premier lieu, ensuite afin que ma réponse soit ferme.
Quant à ce que la femme élève la voix lors du « amîne » : l’affaire comporte un développement. Si elle prie avec des femmes alors oui. Quant à si elle prie avec des hommes étrangers alors non. Car la voix de la femme, je ne dis pas comme beaucoup le disent que la voix de la femme est une ‘awra, puisque les mères des croyants et les épouses des premiers compagnons parlaient avec les hommes et s’expliquaient avec les hommes et beaucoup de femmes venaient au Prophète ﷺ et l’interrogeaient devant les hommes et il ﷺ répondait à leur question. Mais, il ne fait pas partie de la conduite de la femme qu’elle élève sa voix lors de la lecture du Qur’ân. Beaucoup de ce sur quoi nous sommes interrogés est : est-il permis à la femme, lorsqu’elle apprend d’un enseignant qui récite, de lire sur lui afin qu’il lui corrige (sa lecture) ? La réponse est non, bien qu’elle apprenne. Son apprentissage est limité à l’écoute seulement comme ont appris du Messager d’Allâh ﷺ les femmes de tous les compagnons : en écoutant sa récitation lors de la prière ou en dehors de la prière. Lorsque la femme prie avec des femmes et qu’elle est imâm, elle lève sa voix et les femmes derrière elle lèvent également la voix (lors du amîne). Cela selon sa parole ﷺ: « les femmes sont jumelles/semblables aux hommes », c’est à dire que tout jugement venu s’adressant aux hommes alors les femmes entrent également dans ce discours, sauf ce dont elle en a été exceptée. Par exemple, ce qui est meilleur pour la femme en dehors de la prière de tarâwîh – et je vous demande de bien suivre-, ce qui est meilleur pour elle en dehors de la prière de tarâwîh est de prier chez elle. Tandis que pour l’homme, il lui est obligatoire de prier les 5 prières à la mosquée, avec le groupe. Ici, la femme est donc différente de l’homme. Mais la base, comme il ﷺ l’a dit, est que « les femmes sont jumelles/semblables aux hommes ». Si donc la femme prie étant imâm pour les femmes, elle fait entièrement ce que l’homme fait quand il est imâm : elle lève sa voix dans la récitation, elle élève la voix lors du amîne et celles derrière elle élèvent également la voix en (disant) amîne. Cela est un premier point.
Secundo, la femme prie en tant qu’imâm pour les femmes. Et pas seulement ! mais elle fait l’adhân et l’iqama. Pourquoi ? selon le hadîth précèdent : « les femmes sont jumelles/semblables aux hommes ». Plus que cela, la mère des croyants Aicha et maîtresse des femmes des croyants en jurisprudence, science et prêche, et qu’Allâh la bénisse ainsi que son père, faisait l’adhân et l’iqama lorsqu’elle priait en tant qu’imâm pour les femmes. Il y a ici de quoi attirer l’attention, aucune question n’a été posée dessus. La femme (imâm) ici se distingue aussi de l’homme (imâm) : elle ne se met pas au-devant du rang des femmes mais elle se place au milieu, comme si elle faisait partie du rang, elle ne les devance pas. Sur cela est venu également un texte. C’est pourquoi dans ce cas, la femme n’entre pas dans la généralité de sa parole ﷺ: « les femmes sont jumelles/semblables aux hommes ».
Tertio : est-il permis à la femme de prier pieds nus ou pieds découverts ? car le fait de découvrir, dans la langue arabe que nous avons apprise, est lié à la tête. Quant aux pieds, nous disons : il ne lui est pas permis de prier pieds découverts et même, il ne lui est pas permis de marcher dehors en ayant les pieds découverts car les pieds font partie de la nudité (à couvrir) de la femme selon le Texte, la Parole d’Allâh Azza wa Jall : {Et qu’elles ne frappent pas avec leurs pieds afin que l’on sache ce qu’elles cachent de leurs parures} (trad relat). La femme pendant la jahiliya mettait ce qui est connu en langue arabe par khalkhal, un bracelet ayant des cloches. Donc lorsque la femme marchait et afin d’attirer le regard des hommes et des jeunes sur elles, elle frappait de ses pieds contre terre et les khalkhals émettaient un son et elles faisaient entendre cela aux hommes. Cela fait partie des insufflations de satan envers elle. Cela signifie que les pieds étaient cachés. Par quelle cause ? par le jilbâb qui a été ordonné aux femmes, de le poser sur leur tête agissant (en se conformant) à la Parole d’Allâh Azza wa Jall {ô Prophète ! Dis à tes épouses, à tes filles, et aux femmes des croyants, de ramener sur elles leurs grands voiles} (trad relat).